Consultation Yi Jing
Histoire du Yi Jing.

Histoire du Yi Jing.

Le Yi Jing est le véritable socle du mode de penser chinois. Il a servi de référence et de vocabulaire à la quasi totalité de ce qui s’est pensé en chine durant les deux derniers millénaires en introduisant la notion de Yang et de Ying, la force créatrice et la force réceptrice qui sont en perpétuel mouvement.

Dans l’Antiquité, les souverains de la dynastie des Shang (18° – 11° siècle avant l’ère commune) consultaient leurs ancêtres défunts, lorsqu’ils avaient des décisions à prendre. Ils avaient recours à des offrandes de viande avec leurs os, qu’on plaçait sur des brasiers sacrificiels car le feu était réputé pour pouvoir traverser les mondes. La chaleur produisait sur les os des fendillements qui étaient « lus » comme la réponse des ancêtres à la question qui leur avait été posée. Au fil des siècles, les Chinois s’aperçurent que la réussite ou l’échec d’une entreprise dépendait moins de l’opinion que pouvaient en avoir des ancêtres défunts que de son adéquation avec le moment.

Les offrandes carnées furent abandonnées au profit des carapaces de tortue. A cause de leur forme, ronde comme le ciel pour la partie dorsale et un peu carrée comme la terre pour le plastron ventra. Pour eux, les tortues représentaient une sorte de modèle réduit de l’univers. Les brasiers furent remplacés par des tisons chauffés appliqués en des points précis de la carapace, préalablement évidés de manière à réduire les fendillements possibles à des formes prédéterminées et donc plus faciles à analyser. Les carapaces étaient conservées et soigneusement archivées de manière à vérifier et affiner a posteriori les diagnostics qui avaient été établis. Pour en garder le souvenir les officiants prirent l’habitude de graver à même les carapaces de signes mnémotechniques résumant leurs appréciations. Ces ancêtres des idéogrammes chinois se retrouvent directement dans les textes du Yi Jing.

Les archéologues ont retrouvé plusieurs centaines de milliers de ces carapaces et ils estiment que cela ne représente que le 1/10 du total. Les indications techniques ainsi répertoriées se retrouvaient à l’identique dans des centaines de milliers d’archives traitant de circonstances bien diverses. Les lettrés de l’antiquité durent alors bien admettre qu’une qualité commune parcourait ces situations apparemment disparates. Ils présentèrent alors qu’il devait s’agir de la qualité énergétique du moment et de l’adéquation entre la question posée et le résultat des fendillement sur les carapaces. C’est ainsi qu’après des siècles de réflexion ils aboutirent vers le milieu de la dynastie des Han ( au tournant de notre ère) à ce texte de seulement 4000 caractères organisé en 64 chapitres, consacré chacun à une situation type, un agencement spécifique défini par un titre, généralement un simple verbe d’action, et dont le déroulement probable est explicité par six paragraphes successifs, l’hexagramme.

Peuple pragmatique s’il en est, les chinois ont pris cette constatation de bon sens comme perspective pour leur manière de penser le monde et ils l’ont rationalisée à l’aide du Livre des Changements ; le Yi Jing.

LA SEULE CHOSE QUI NE CHANGERA JAMAIS DIT UN TEXTE DU YI JING C’EST QUE TOUT EST TOUJOURS EN TRAIN DE CHANGER.